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La poursuite de la tragicomédie syrienne

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Parler de « comédie » à propos d’un conflit ayant fait plus de 70 000 morts depuis deux ans peut être volontiers cynique. Cependant, le cynisme est, en réalité, à chercher parmi ceux qui s’acharnent durant la même période, à ne pas voir la réalité en face. La démission de Moaz Al-Khatib, leader « forcé » de l’opposition syrienne, en est la preuve criante.

Le Président syrien, Bachar Al-Assad, ne doit être nullement défendu. Tout Président élu se doit de veiller au développement de son peuple, et non à son anéantissement. Cependant, face à l’énergie déployée par divers acteurs (pays occidentaux, certains pays arabes) pour soutenir une opposition, créée de fait, beaucoup trop diverse, et surtout aux actes difficilement moins répréhensibles, ne fait que concourir à prolonger le bail d’Al-Assad à la tête de la Syrie.

Moaz Al-Khatib avait été choisi par ces mêmes acteurs en Novembre dernier, pour prendre la tête de la Coalition Nationale Syrienne, censée être plus représentative (aux yeux de qui ?) des intérêts syriens que l’Armée Syrienne Libre. En réalité, le trop modéré Al-Khatib n’a jamais reçu l’assentiment de nombreuses forces d’opposition dans le pays, qu’elles soient issues de mouvements terroristes ou non. Sa dernière volonté, celle de proposer un départ négocié au Président syrien, a été refusée en bloc par toutes les parties, le poussant à la démission.

Le grave échec de toute une communauté internationale

Face aux intérêts russe et chinois, qui, depuis le début, cherchent à gagner du temps, les Occidentaux et divers pays arabes usent de tout leur pouvoir pour interférer dans un conflit, qui, à l’origine, ne les concerne absolument pas. Conflit qui, d’ailleurs, prend une tournure de plus en plus à l’irakienne. Entre fausse annonce de la mort du rais syrien ou fausses rumeurs concernant l’usage d’armes chimiques, la spirale médiatico-politique s’en donne à cœur joie, alors, qu’en réalité, la situation est beaucoup plus difficile qu’elle est décrite.

Le pompon, si l’on puis dire, est détenue par la doublette franco-britannique. Celle-ci s’escrime à faire accepter au reste de l’Union Européenne l’abandon de l’embargo sur la livraison d’armes en Syrie. Alors que tous ceux qui se donnent la peine de chercher savent que cette livraison aux rebelles est effective depuis plusieurs mois déjà, indirectement depuis la mi-2012 (via les pays voisins), et directement depuis de nombreuses semaines. Un bon moyen, pour ces dirigeants de plus en plus impopulaires et manquant cruellement d’autorité sur leur continent, de se muer en chefs de guerre artificiels. Mais les peuples ne seront pas éternellement dupes…

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